Roman épique signé d’un Tourangeau

19/08/2020

Xavier Leloup © Droits réservés

Le Tourangeau Xavier Leloup signe un premier roman remarqué, Le Prince Meurtrier.

 

Polar moyenâgeux à la mécanique implacable, l’auteur livre ici un récit intriguant, âpre et documenté, premier tome d’une trilogie (Les Trois Pouvoirs) qui inscrit son auteur dans la lignée des Walter Scott, Alexandre Dumas et autres Maurice Druon. L’ancien élève de Marmoutier et étudiant en droit de Tours comblera les « orphelins » de Game of Thrones (mais sans les dragons) autant que les férus d’Histoire de France.

 

Les Trois pouvoirs, tome 1 : Le Prince meurtrier, éd. Librinova. Prix : 18,90 €.

Entretien avec Xavier Leloup

 

  • Dans quelle mesure le cadre de Marmoutier qui vous est cher vous a inspiré le désir d'écrire ?

 

Marmoutier a longtemps constitué pour moi un second foyer dans la mesure où, de la maternelle à la terminale, j’y ai accompli l’ensemble de ma scolarité.
Il est évident qu’on ne grandit pas au milieu d’un tel site sans en conserver quelques images. J’ai notamment le souvenir de ces ermitages creusés à même le roc, de ces tourelles, ces vitraux, ces murailles ou encore de la vue de la Loire… des éléments, indéniablement, qui se retrouvent dans Les Trois pouvoirs.

 

  • Vous avez fait vos études de droit à Tours, vous avez été avocat et fondé un magazine... En quoi cette formation vous a été utile dans l'écriture d'un roman historique ? Et surtout pourquoi un tel changement de trajectoire ? Que s'est-il passé ?

 

A chacun sa crise de la quarantaine ! Pour moi, cela a été l’écriture d’un roman historique. Après quinze ans de journalisme financier, j’ai voulu abandonner le monde du capital-investissement et des fusions-acquisitions, de l’international, pour celui de la guerre de Cent Ans.

Au cœur de ce choix se trouve la passion que j’éprouve pour une époque et un certain âge d’or européen, pour le romanesque. Bâtir une saga s’étalant sur plusieurs décennies a, je trouve, quelque chose d’exaltant.
Mais loin de moi l’idée de renier mon parcours professionnel. J’ai côtoyé des individus de grande qualité ainsi que des caractères forts rivalisant d’ingéniosité pour atteindre leurs buts. Depuis l’époque féodale le monde, au fond, n’a pas tellement changé.

 

  • Les Anglo-saxons semblent plus "productifs" que la France pour la création d'œuvres puisant dans l'Histoire médiévale, pourquoi cette timidité chez nous à nous emparer des épisodes les plus fameux de la nôtre qui est si riche en événement ?

 

Je crois qu’il ne faut pas se fixer de limites, ni sous-estimer le public. Le Moyen Âge français constitue une période épique et, à bien des égards, un trésor que le monde entier nous envie. La fascination qu’exerce encore le personnage de Jeanne d’Arc ou l’émotion planétaire suscitée par l’incendie de Notre-Dame de Paris sont là pour en témoigner.
A mon sens, les Français ont donc tout intérêt à s’approprier leur passé sous forme artistique au risque de voir d’autres le faire pour eux. C’est ce qui s’est notamment passé avec la série Le roi, diffusée par Netflix, qui dépeint l’affrontement entre les troupes de l’anglais Henry V et celles du français Charles VI ; au mépris, parfois, de toute réalité historique.

 

  • Le Moyen Âge, une période obscure ou éclairante/lumineuse ?

 

Le Moyen Âge est une période longue de mille ans qu’il est difficile de limiter à un seul qualificatif. Mais à choisir, je la qualifierais de « lumineuse », de par sa foi en Dieu.

 

  • Quel(s) lieu(s) en Touraine pourrait servir de décor au tournage cinéma d'une adaptation de votre roman sur grand écran ?

 

Le donjon de Loches, les tours de défense du château de Chinon ou bien encore la forteresse de Montbazon.