L’aménagement d’un giratoire à la néerlandaise sur Saint-Sauveur, suite d’un accident mortel, relevait pour la Ville d’une priorité absolue.
Chantier épique pour des usagers enfin satisfaits
À l’heure de pointe, Fabrice à trottinette électrique ose deux fois le tour du giratoire, « pour le tester » : « Je n’ai pas eu à m’arrêter, ni à forcer, alors qu’avant c’était un vrai couperet pour les vélos et les piétons, nombreux à l’entrée et à la sortie du collège Jules Ferry. »
D’autres que lui reconnaissent « une meilleure covisibilité entre les usagers », de sorte qu’« on aborde la traversée plus en confiance ».
Ralentisseurs et réductions à une voie des sorties font lever le pied aux automobilistes. La nuit tombée, l’éclairage est lui aussi apprécié : « Une ambiance lumineuse « enveloppe » sans être criarde », « c’est sécurisant et rassurant ». Les usagers réclament déjà sa duplication ailleurs, gardant en tête l’accident mortel qui coûta la vie à une jeune femme, Marie Ethève, en novembre 2021. Pour la
municipalité, la sécurisation des « points noirs » cyclables et piétons était un engagement de campagne. Avec Saint-Sauveur, le maire Emmanuel Denis a décidé d’accélérer cet ambitieux chantier.
Mission impossible ?
Branle-bas de combat : il s’agissait de contredire les études formulées en juin 2021 estimant à cinq mois la durée d’aménagement d’un giratoire à la néerlandaise (avec ses deux anneaux périphériques bien distincts protégeant piétons et cyclistes). Ce seront cinq semaines intenses, pas une de plus, en profitant des vacances d’été pour réaliser un maximum des travaux notamment sur les réseaux, les trottoirs et les pistes cyclables, le trafic étant moindre que les 55 000 véhicules/jour. Quelques semaines de finitions en septembre et octobre ont été nécessaires avant d’entamer les travaux de chaussée durant quatre nuits consécutives entre le 17 et 21 octobre 2022.
Défi relevé
Appels d’offres et marchés attribués en 10 jours – un record ! – les délais réclamés auront obligé l’entreprise de BTP Colas (et sa filiale Aximum) à « déshabiller » d’autres chantiers en cours afin de multiplier les équipes de jour comme de nuit. Pour le conducteur de chantier Aurélien Neau, « la dernière nuit, sous un orage violent, avec quarante agents sur site » fut à l’image de toute l’opération : « Épique ! » « La préparation d’un chantier avec la Métropole en moins d’une semaine a été remarquable et au final : pas d’accident sur le chantier, des délais respectés, une gêne à la circulation limitée au strict nécessaire. Une réussite pour tout le monde ! »
Le chantier incluant la valorisation du végétal fut traité avec finesse et dans le respect manifeste de la défunte. Ainsi prit-on soin d’installer des barrières encadrant un « autel » du souvenir improvisé et fleuri, et signalant sa présence, comme la fragilité de la vie, à des engins de 15 tonnes en action. Tout un symbole.
Le chantier, ce fut :
- 5 déviations
- 1 400 m de bordures posées
- 2 700 m2 de voirie + 1 700 m2 de trottoirs et pistes cyclables
- 600 m de tranchées réseaux